La rédaction de ces notices diverge selon les départements. Dans les Hautes-Pyrénées par exemple, les monographies communales ont été rédigées en 1887, à la demande du recteur d’académie de Toulouse, qui organisait la même année une exposition internationale, avec notamment une salle consacrée à l’enseignement.
Cependant, la plupart du temps, les monographies communales ont été réalisées à la toute fin du XIXème siècle, sur demande du Ministère de l’Instruction Publique. A l'occasion de l'Exposition Universelle de Paris en 1900, chaque directeur d'école (ou instituteur) va donc rédiger une monographie sur sa commune afin de dresser un tableau de l'état de l'enseignement primaire.
Ces monographies peuvent être d’une richesse exceptionnelle. Pas tellement en terme de généalogie pure, étant donné que vous trouverez très peu de noms à l’intérieur. Mais elles permettent d’obtenir une image rare d’une commune, qui va nous permettre de pouvoir plus facilement situer le lieu où vivaient nos ancêtres. Tableaux de la physionomie des communes à la fin du XIXème siècle, les monographies nous renseignent sur la situation géographique, la population, l'histoire, la vie économique et bien sûr l'enseignement; elles sont enrichies d'illustrations en noir et en couleurs.
J’ai choisi pour illustrer cet outil la monographie communale de Gironville-sur-Essonne, commune de l’Essonne, dont nous avons déjà parlé, que je suis en train de dépouiller et où ont vécu de nombreux ascendants de ma femme.
Source : Google Maps
Elle est réalisée par l’instituteur Fournelle en septembre 1899. Après un plan de la commune, on débute par la « Partie géographique ».
« […] D’une étendue de 1289 hectares 4 ares 74 centiares, ce territoire affecte à peu près la forme d’un quadrilatère régulier mesurant 6 kilomètres de longueur sur 2 kilomètres et demi de largeur ».
Au détour des descriptions géographiques, on y apprend par exemple que « environ huit cent hectares appartiennent à de grands propriétaires, le reste est partagé entre la moyenne et la petite propriété ».
On y apprend que la principale industrie est la meunerie, avec 4 moulins, « dont deux munis des derniers perfectionnements ».
S’ensuit un « Tableau de la division du territoire communale au point de vue agricole », où l’on apprend que 91% du territoire de la commune est cultivé, principalement en terres labourables et en bois.
Puis vient un tableau comparatif des principales productions agricoles, en 1898 et une moyenne des dix dernières années. En terme de céréales, le blé et l’avoine sont les plus importantes productions.
Commence alors l’esquisse historique, débutant avant notre ère. Sont détaillés notamment
- Les vestiges des différentes époques. « L’Eglise […] paraît dater du XIIème siècle ».
- Un descriptif des châteaux de la ville, dont celui qui n’existe plus
- Une liste des châtelains du château depuis 1601 à 1877
- Des questions de religion. « Au point du vue du culte, tous les habitants de la commune appartiennent à la religion catholique qu’ils pratiquent de moins en moins ». Suit la liste des desservants depuis 1601 jusqu’à l’écriture du document.
Eglise Saint-Pierre de Gironville-sur-Essonne (source : Topic Topos)
S'ensuivent les parties Finance (très courte) et Instruction Publique, avec histoire de l’école de la commune, liste des instituteurs au XIXème siècle et chronologie des différents travaux y ayant eu lieu. Ensuite une partie Postes et télégraphes.
Finalement la rubrique Avenir probable. « Au point de vue commercial ou industriel, Gironville ne semble pas devoir se développer beaucoup, mais si une halte de chemin de fer y est établi sa population ne pourra que s’accroître. Déjà a séduit plusieurs étrangers qui s’y sont fait construire de jolies habitations ».
Ces monographies sont donc une mine d’information considérable à ne pas négliger dans vos recherches, pour savoir où vivaient vos ancêtres et mieux situer leur commune d’habitation. De nombreux sites d’archives en ligne les mettent à disposition, profitez-en !
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