vendredi 17 juin 2016

#ChallengeAZ - O comme Oh la (double) belle cloche !

Quand on parcourt les registres, du début du XVIIIè siècle, on est forcément toujours surpris de voir une belle écriture, surtout isolée sur un quart de feuille blanche. Quel ne fut donc pas mon étonnement, en feuilletant un registre paroissial compris entre 1706 et 1737, de découvrir un mot écrit en ... 1833 ! Nous sommes à Nantes-en-Rattier, dans l'Isère.

En voici la transcription.
La cloche dont il est parlé cy contre
s'est fendue de bas en haut, en sonnant
la jour de la St Marc 1831, pendant
qu'on fesoit la procéssion à la croix de
Larenier
Le 3 7bre 1833 la cloche ci dessus a été
refondue, et on a ajouté trois quintaux de
nouvelle matière ; en sorte que la nouvelle
cloche pèse 1034 kgs. Elle a été bénite par
cinq prêtres et montée au clocher le 5 7bre
elle a été fondue à coté du four public
au Serret, ainsi l'atteste le soussigné

On apprend donc que la cloche du village, dont je vais transcrire la bénédiction un peu plus loin, s'est fendue le jour de la Saint-Marc de 1831, soit le 25 avril. On connaît l'importance des cloches pour la vie d'un village, surtout pour un petit village d'à peine 620 habitants à l'époque. Elles rythment les journées, au son des différents carillons. Elles indiquent l'heure, mais aussi la messe par exemple. Et pourtant, il aura fallu près de 2 ans et demi avant qu'elle ne soit refondue. Mais il est quand même magnifique qu'un prêtre (car je suppose que c'est le prêtre de 1833) prenne le temps de feuilleter les registres paroissiaux pour mentionner cette refonte de la cloche. Quant au poids de cette cloche, on atteint avec l'ajout de métal la tonne !

Mais l'acte initial de bénédiction de la dite cloche est aussi très intéressant, notamment sur la manière dont est payée cette cloche.

Archives en ligne de l'Isère - Nantes-en-Rattier
Registres paroissiaux - 1706-1737 p64
 
Le vingt deuxième jour du mois de novembre
mil sept cent dix neuf nos avons fait la benediction
de la grosse cloche de cette paroisse pesant huit
quintaux qui reviennent y compris la façon ou
le dechet du metail a mille hores dont la communauté
en a payé cinq cent de rembourcement des fourrages
fournis en 1706 et le restant sera payé par les contables
a la ditte communauté sur leur rendement de compte en qualité
de consuls. Le sieur Clavier archipretre de la mure en a
fait la benediction assisté du Sieur critton curé cievol (?)
morel curé de St Laurant de pellasol curé de la vallette
chant chapelain du molinvieux a la valdent Miard
vicaire de la mure le parrain a esté Sr pierre terra
chatelain du mandement qui a donné vingt trois hores
et la marraine Louise bard qui luy a imposé son
nom et et qui en reconnaissance de cette honneur a payé
dix huits chandeliers argentées des petits autels en foy
de ce jay signé


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